Vers une continuité pédagogique de qualité...
La continuité pédagogique, telle qu'elle est pratiquée en France repose complètement sur les initiatives et la bonne volonté des professeurs car :
A quoi servent tous ces professeurs, ces inspecteurs, ces proviseurs, ce ministère si, finalement, on doit apprendre tout seul, chez soi ?
Une caméra transmet par liaison 4G à 50 KO/s une vidéo en résolution 1080p (4 fois plus grande) à un serveur virtuel privé basé à Strasbourg, qui la relaye à 45 étudiants.
L'expérience est correcte pour les étudiants et l'enseignant pour la première fois mais peut encore être améliorée :
C'est pratique pour les absents, ceux qui ont décrochés (qui peuvent alors raccrocher les wagons) et les futures générations...
- Les établissements scolaires ne sont pas équipés en caméras
- Les établissements scolaires disposent d'une connectivité à internet limitée
- Les réseaux scolaires sont gérés et verrouillés par le rectorat et la région (et les besoins des équipes pédagogiques en tant d'épidémie sont bien loin de leurs soucis)
- Des régions ont distribué des ordinateurs aux élèves qui en manquaient MAIS aucun matériel pédagogique n'a été distribué aux professeurs, pour leur permettre de remplir leur mission pendant la pandémie
De sorte qu'une classe de lycée, de BTS ou de CPGE subit à distance un enseignement complètement hétérogène constitué :
- de flux vidéo (blackboard, discord, zoom, ... que de solutions françaises...)
- de flux audio
- de rien (travail en autonomie)
Quel est l'apport de l'éducation nationale lorsque l'on demande à de jeunes adultes d'apprendre en autonomie l'intégration, la physique quantique, la réduction des matrices, à l'aide d'un livre ?
A quoi servent tous ces professeurs, ces inspecteurs, ces proviseurs, ce ministère si, finalement, on doit apprendre tout seul, chez soi ?
Heureusement, beaucoup de professeurs s'investissent et, à l'aide du matériel (de bric et de broc) dont ils disposent, ils proposent des visio-conférences...qui restent hétérogènes
- Au premier confinement, on fait comme on peut.
On enregistre avec un téléphone, de chez soi, on diffuse via discord en résolution 720p.
Le son est mauvais, l'image floute avec l'auto-focus parfois. On des tonnes de problèmes techniques et une très petite surface d'écriture.
C'est dur pour les élèves de prendre des notes... - Au second confinement, on investit dans une caméra et un micro (c'est un peu plus pratique) mais on diffuse toujours de chez soi, dans un endroit bricolé, la luminosité est mauvaise à l'approche de l'hiver (c'est pas beaucoup mieux)
- Et pourtant, il y a une bien meilleure façon de faire de la continuité pédagogique. En janvier, réalisé dans une salle de classe :
L'expérience est correcte pour les étudiants et l'enseignant pour la première fois mais peut encore être améliorée :
- utilisation d'un meilleur micro cravate (le son est faible)
- utiliser une éponge mouillée pour effacer le tableau et améliorer le contraste de l'image
- compresser la vidéo en 25 images par secondes pour éviter le scintillement dû au courant français à 50 Hz et à l'éclairage artificiel...
- Ne pas modifier l'image (contraste élevé, luminosité) à la source mais en post production...
Si l'éducation nationale adoptait un tel système, cela lui coûterait environ 200€ pour acheter une caméra, la fixer au mur, la raccorder au réseau par un câble ethernet et 3€ par mois pour la location d'un serveur privé proxy (avec beaucoup de bande passante) pour relayer le flux vidéo afin de permettre à 45+ élèves d'avoir des vidéo-conférences de qualité 7 heures par jour, 5 jours par semaine. Cela s'allume et s'éteint avec un simple interrupteur. Tout est automatique.
Si l'éducation nationale n'adoptait pas ce système mais qu'une équipe pédagogique (ou un enseignant) voulait le mettre en place (sans rien fixer aux murs, de manière mobile) cela lui coûterait environ 400€ en matériel et 18€ par mois en fonctionnement, car il faudrait investir dans un routeur VPS, une clé modem 4G et un abonnement 4G permettant de transmettre 100 GO par mois.
En investissant dans 2 caméras (pour 2 pans de tableau), il est possible de faire cours en présentiel et en distanciel en simultané dans d'excellentes conditions pour l'enseignant, les étudiants en présentiel et en distanciel
Cerise sur le gâteau, il est possible d'enregistrer les vidéos (sur lesquelles ne figurent que l'enseignant et sa voix...si son micro cravate est directionnel) et de les retravailler pour les rediffuser/archiver.
C'est pratique pour les absents, ceux qui ont décrochés (qui peuvent alors raccrocher les wagons) et les futures générations...
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